Édition du lundi 26 septembre 2016
Repérer et prévenir la radicalisation en milieu sportif : un guide du gouvernement
Le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports vient de publier un guide d’une centaine de pages destiné aux acteurs du sport et de l’animation et intitulé Mieux connaître, mieux comprendre et mieux prévenir les phénomènes de radicalisation. Fruit des réflexions d’un groupe de travail piloté par le ministère, ce guide a pour objet de « fournir des clés de compréhension objective pour mieux appréhender les phénomènes de radicalisation » et des « pistes » pour permettre aux acteurs « d’exercer leur rôle de vigilance citoyenne ».
Il s’agit notamment d’aider à repérer les dérives qui pourraient apparaître au sein de certains clubs ou associations, et qui peuvent mener le ministère à leur retirer leur agrément sport.
Les auteurs du guide rappellent qu’il n’existe pas « de définition légale de la radicalisation » en droit français, mais que le Conseil de l’Europe s’y est attelé, et propose « un processus dynamique par lequel un individu accepte et soutient l’extrémisme violent de manière croissante ». Ce phénomène a « toujours existé », note le guide, mais « il a pris une forme et une ampleur particulière au niveau mondial et en France avec le djihadisme », notamment depuis la proclamation du califat de l’État islamique en juin 2014.
La radicalisation violente est un phénomène « difficile à appréhender », mais il est possible de la repérer en s’appuyant sur une grille de « critères objectifs ». Le CIPDR (comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation) en a retenu cinq, qu’il appelle les « indicateurs de basculement » : comportement de rupture avec l’environnement, pratique religieuse « hyper ritualisée », etc.
Le guide répond à une double préoccupation : d’abord, aider les encadrants à repérer une dérive individuelle chez un jeune sportif et, d’autre part, repérer d’éventuelles dérives au niveau des structures elles-mêmes.
Dans le premier cas, il existe des « indices » qui, recoupés entre eux, donnent des indications : « changement d’apparence physique ou vestimentaire » , attitudes discriminatoires vis-à-vis des femmes, prosélytisme. Dans tous les cas, les auteurs du guide préconisent de faire preuve de « discernement », de ne pas lancer des accusations infondées, de ne pas s’appuyer sur une impression mais « sur un faisceau d’indicateurs ».
Concernant non plus les individus mais les structures, le guide fournit des exemples appuyés sur l’expérience : des clubs sportifs qui « cooptent leurs membres en fonction d’opinions religieuses » ; des dirigeants d’associations sportives qui organisent après les entrainements des « temps d’échange » avec des intervenants extérieurs religieux ou politiques ; des clubs qui installent dans les locaux mis à leur dispositions des cours de religion ; ou plus simplement des clubs qui interdisent l’accès aux filles.
Le guide donne toute sorte d’informations utiles et pratiques : textes réglementaires, grilles « d’indicateurs objectifs », personnes référentes à contacter en cas de problème, suggestion de rédaction d’un paragraphe dans les statuts d’un club permettant de prévenir certaines dérives, etc.
Il insiste aussi utilement sur la nécessité de ne pas tomber dans la psychose et de ne pas transformer les acteurs du monde du sport en ce qu’ils ne sont pas. Certes, ils sont souvent très bien placés pour repérer d’éventuelles dérives, tout simplement parce qu’ils sont très fréquemment, parfois quotidiennement, en contact avec les jeunes… Mais, précisent les auteurs, « il ne s’agit pas de faire de chaque animateur, éducateur sportif, dirigeant ou agent jeunesse et sports un enquêteur chargé de traquer le moindre indice. » Ces acteurs peuvent et doivent être vigilants, dit en substance le guide, mais il ne saurait être question de leur demander de se substituer aux services de police, de renseignement ou de la justice.
Il s’agit notamment d’aider à repérer les dérives qui pourraient apparaître au sein de certains clubs ou associations, et qui peuvent mener le ministère à leur retirer leur agrément sport.
Les auteurs du guide rappellent qu’il n’existe pas « de définition légale de la radicalisation » en droit français, mais que le Conseil de l’Europe s’y est attelé, et propose « un processus dynamique par lequel un individu accepte et soutient l’extrémisme violent de manière croissante ». Ce phénomène a « toujours existé », note le guide, mais « il a pris une forme et une ampleur particulière au niveau mondial et en France avec le djihadisme », notamment depuis la proclamation du califat de l’État islamique en juin 2014.
La radicalisation violente est un phénomène « difficile à appréhender », mais il est possible de la repérer en s’appuyant sur une grille de « critères objectifs ». Le CIPDR (comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation) en a retenu cinq, qu’il appelle les « indicateurs de basculement » : comportement de rupture avec l’environnement, pratique religieuse « hyper ritualisée », etc.
Le guide répond à une double préoccupation : d’abord, aider les encadrants à repérer une dérive individuelle chez un jeune sportif et, d’autre part, repérer d’éventuelles dérives au niveau des structures elles-mêmes.
Dans le premier cas, il existe des « indices » qui, recoupés entre eux, donnent des indications : « changement d’apparence physique ou vestimentaire » , attitudes discriminatoires vis-à-vis des femmes, prosélytisme. Dans tous les cas, les auteurs du guide préconisent de faire preuve de « discernement », de ne pas lancer des accusations infondées, de ne pas s’appuyer sur une impression mais « sur un faisceau d’indicateurs ».
Concernant non plus les individus mais les structures, le guide fournit des exemples appuyés sur l’expérience : des clubs sportifs qui « cooptent leurs membres en fonction d’opinions religieuses » ; des dirigeants d’associations sportives qui organisent après les entrainements des « temps d’échange » avec des intervenants extérieurs religieux ou politiques ; des clubs qui installent dans les locaux mis à leur dispositions des cours de religion ; ou plus simplement des clubs qui interdisent l’accès aux filles.
Le guide donne toute sorte d’informations utiles et pratiques : textes réglementaires, grilles « d’indicateurs objectifs », personnes référentes à contacter en cas de problème, suggestion de rédaction d’un paragraphe dans les statuts d’un club permettant de prévenir certaines dérives, etc.
Il insiste aussi utilement sur la nécessité de ne pas tomber dans la psychose et de ne pas transformer les acteurs du monde du sport en ce qu’ils ne sont pas. Certes, ils sont souvent très bien placés pour repérer d’éventuelles dérives, tout simplement parce qu’ils sont très fréquemment, parfois quotidiennement, en contact avec les jeunes… Mais, précisent les auteurs, « il ne s’agit pas de faire de chaque animateur, éducateur sportif, dirigeant ou agent jeunesse et sports un enquêteur chargé de traquer le moindre indice. » Ces acteurs peuvent et doivent être vigilants, dit en substance le guide, mais il ne saurait être question de leur demander de se substituer aux services de police, de renseignement ou de la justice.
Dans le cadre de la rédaction de son vade-mecum Laïcité, l'an dernier, l’AMF avait saisi les ministres et organismes concernés (notamment le Comité national olympique et sportif français) afin d’introduire davantage de cohérence sur le respect du principe de laïcité et d’encourager le développement des échanges entre les maires et les fédérations sportives en cas de constat de communautarisation de clubs.
F.L.
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